Myrrhe Omumbiri

Myrrhe Omumbiri

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Myrrhe Namibie

Origine : Kunene, Namibie | Producteur : IRDNC

Famille olfactive : Ambrée | Partie Cultivée : Résine

Ô la myrrhe, formidable résine odoriférante chargée de symboles et d’histoire ! L’Egypte l’a consacrée très tôt avec son parfum solide Kyphi, sorte d’encens sacré qu’on brûlait en l’honneur du dieu Rê. Quand une légende grecque raconte que Myrrha, fille de Cinyras, roi de Chypre, fût transformée en arbre par les dieux pour une relation incestueuse ; la gomme-résine n’étant autre que les larmes de la princesse.

Traditionnellement, la myrrhe provient du Balsamier dit Commiphora myrrha dans les régions arides de la péninsule arabique, principalement au Yémen et à Oman. Mais notre myrrhe est issue d’une histoire beaucoup plus récente et de la découverte en 2004 d’une espèce endémique dite l’Omumbiri ou Commiphora wildii, au cœur de la région du Kunene au nord-ouest de la Namibie. Sorte de petit arbuste asséché, le balsamier craquèle pendant les périodes de forte chaleurs (d’octobre à janvier) et suinte la résine de myrrhe récoltée à mains nues par les femmes de la tribu Himba. Pas question donc de cultiver la matière, ni d’exciser le buisson pour augmenter le rendement de la cire.


Matière particulièrement aromatique, sa fragrance chaude et balsamique, tantôt anisée, tantôt tenace, rappelle les notes boisées du fût de chêne. On la trouve régulièrement associée dans les parfums orientaux pour sa capacité à dégager la sensualité des notes de rose. En aromathérapie, la myrrhe est réputée pour ses propriétés anti-âges, mais elle serait aussi anti-infectieuse et anti-inflammatoire.

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LA MYRRHE OMUMBIRI, L'OR DES HIMBAS

L’histoire commence en 2007. A l’époque, nous étions les seuls à ne commercialiser qu’une seule matière (le Santal Spicatum). Les parfumeurs ont commencé à nous soumettre l’idée d’étoffer notre gamme. Nous n’étions pas encore sourceurs, mais plutôt représentants d’une filière. Et on n’avait pas franchement réfléchi à l’opportunité de le devenir. Mais une rencontre allait définitivement changer notre vie.

En avril 2007, on s’est rendu au salon de la cosmétique. Arrivés sur les lieux, on a croisé un peu par hasard Karen, une namibienne formidable et attachante, chargée de la protection de la biodiversité et des ethnies qui peuplent la région du Kaokoland, au nord-ouest de la Namibie. On a tout de suite sympathisé. Elle nous a parlé de la tribu Himba et du programme qu’elle venait de mettre en place avec son association Integrated Rural Development and Nature Conservation (IRDNC). En collaboration avec le gouvernement, la mission a pour objectif de leur offrir des opportunités de cultiver une espèce de Myrrhe endémique à la région et provenant d’un petit arbuste nommé l’Omumbiri (ou Commiphora Wildii). On a été subjugué par son travail. Le rendez-vous était pris.
 
En décembre, on a décollé pour Windhoek où Karen nous attendait. Sans perdre de temps elle nous a directement emmené à la rencontre des Himbas qui nous accueillaient généreusement dans la tribu pour la semaine. Connue depuis le XVe siècle et originaire des rives du Nil en Egypte, la communauté Himba a longtemps été nomade, voyageant au gré des saisons dans toute l’Afrique Australe. Ethnie de chasseurs cueilleurs, leur culture aux antipodes du monde occidental leur a valu d’être chassé de nombreux pays ces dernières années, notamment d’Angola, avant que la Namibie accepte de les accueillir dans le Kaokoland, près du fleuve Kunene, au nord-ouest du pays.  

Depuis 2007, entre novembre et décembre (ce qui correspond aux périodes de fortes chaleurs) plus de 600 membres de la communauté Himba gagnent entre 80 et 400€ grâce à la récolte et la transformation de la résine produite par l’Omumbiri. C’est un travail presque exclusivement féminin, les hommes s’occupant du bétail invendable en ces saisons de sécheresse. En raison de leur éloignement à la société, ces revenus sont fondamentaux pour nourrir et fournir les soins à l’ensemble du village. Une initiative magnifique que nous soutenons depuis notre premier voyage namibien et qui n’est pas prête de s’arrêter.